Le coin lecture
Parce qu’il est des livres qu’on a de suite envie de partager à voix haute…
… du coude, cogner celui qui est assis ou couché à côté, pour lui lire
Parce qu’il est des livres qu’on a de suite envie de partager à voix haute…
… du coude, cogner celui qui est assis ou couché à côté, pour lui lire
Le nom qu’on leur a donné… Résidences secondaires (suite).
Est-ce qu’elle y avait pensé lorsqu’elle avait acheté en seulement vingt minutes, et se décider aussitôt la visite terminée, qu’elle avait faite seule, juste accompagnée de l’agent immobilier ? Parce qu’elle s’en souvient maintenant, c’était bien là qu’il l’avait déposée pour aller garer sa voiture, devant ce panneau bleu qui indiquait le nom de la rue […]
Une des plus belles villas du front de mer. Et tout l’été, indécente, avec son toit à moitié arraché et tout l’été sa blessure exposée comme négligence, ce laisser en l’état, quand celle un peu plus loin, tout aussi abîmée, mais de suite on s’en était occupé. Et pour laisser passer l’équipe d’urgence,
Les Marguerites. Juste parce qu’il y en avait une touffe au pied de l’escalier de service, de l’autre côté de l’entrée principale, et qu’elles avaient survécu à la longue période où la villa n’avait plus été occupée… Avaient survécu à tout, à l’abandon, au piétinement lors des grands travaux de rénovation,
Modeste comme le nom qu’elle porte / C’est pas plutôt la violette, le symbole de la modestie / Sans odeur, sans personnalité, sans couleur, une fleur sans / Et choisir ce prénom précisément pour son bébé / Tu crois que c’est le prénom de la première propriétaire ou de celui de leur premier enfant ?
e, cette villa…
–Moi j’aime pas. Elle a un air lugubre…
–Venez voir le nombre de maquereaux que nous vous avons ramenés…
–J’espère que vous les avez nettoyés…
Quand je passe devant cette plaque, « Dans le vent », je pense toujours à cette fille qu’on avait vue un été, avec le type de la villa…, qui se baignait seins nus,
Les expressions comme les corps tombent en désuétude. Être dans le vent, tomber dans l’oubli, tomber sous la loi de la gravité, la peau plisse, celle des maisons aussi, se lézarde et s’ouvre, comme un souci d’honnêteté, oser l’étape de l’ouverture, la déchirure, ne pas s’arrêter juste avant, à temps, y aller franco, le fer rouille, tache le crépi, érafle le béton dans lequel on l’avait fiché, être une jeune fille dans le vent,
Elle guidait son voyage à lui, c’est ce qu’il imaginait. Il rêvait qu’elle lui raconte le sien. Qu’elle réponde à ses questions. Ils se seraient attablés chez Bruno. Il faudrait attendre avril ou mai pour qu’il ouvre la terrasse. Rouge des tables, des chaises, des parasols sur le bitume noir. Ils auraient choisi la meilleure place, celle qui est abritée du vent par la guérite en bois et par la vitre, dans le coin à gauche de l’entrée. Et dans ce face à face pesant pour deux personnes qui se connaissent à peine, la vue sur la mer à 180° pour les yeux s’échapper si nécessaire. Tout à côté le mouvement des vans qui amènent les trotteurs sur la plage, le bruit des sabots amplifié par les parois métalliques, les grooms qui les attèlent, les harnachent. Ils auraient commandé une bière
Le nom qu’on leur a donné… Résidences secondaires (suite)
« Tu ne pouvais pas me laisser faire ? Tu as vraiment fait n’importe quoi ! » Sa voix hargneuse, sa voix colère, sa voix qui perce les haies des voisins, passe au-dessus du mur du fond du jardin. Sa voix qui se croit seule. Sa voix longtemps à hurler. Sa voix injures. Sa voix insanités |…]