Blanche, dit-on…
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Blanche, dit-on, de la nuit sans sommeil. De la même couleur que la page de l’écriture qui se refuse. Dans le cadran de la nuit, les aiguilles ont disparu. Un cri comme flèche trouant les ténèbres. Maman. Refuge ultime, rempart imaginaire, l’appeler encore au-delà de l’âge, quand raison perdue, Maman.
Elle appelle sa mère. Parce que sa mère arrangera tout. Elle a ce pouvoir éternel gardé par delà la mort, la nuit, le rêve. Les eaux en crue vont emporter son savant édifice, Maman. Le souffle perdu, l’étouffement inéluctable parce qu’elle n’a rien compris aux directives de l’instructeur, Maman. Elle appelle sa mère. Elle appelle Papy, elle appelle Mamie, elle appelle dans la nuit. Elle appelle dans la nuit et quelqu’un vient, elle appelle et personne, elle appelle et personne, depuis qu’elle ne croit plus en dieu, elle appelle et quoi alors lorsqu’il ne sera plus là, parce que les hommes partent avant les femmes c’est ainsi, elle appelle le 15, elle appelle sa sœur, elle appelle son fils, un jour même appeler elle n’a plus la force, elle n’appelle plus, elle s’est endormie, il faut les laisser pleurer, ils finissent toujours par s’endormir, elle appelle sa mère, elle appelle et rien. La couleur de la nuit n’est jamais le blanc.
Nuit couleur fiesta, Ibiza, boîtes de nuit, alcool herbe médocs, fêter, rire, danser, rire, sauter, rire, se lâcher, oser, transgresser, régresser, rire, relâcher, s’épancher, déverser, s’oublier.
Au matin, même si rien n’a changé, tout est différent.
merci pour ce texte qui me parle
ce « mot rempart » qui désigne celle qui a toujours été là, ce mot qui existe encore pour moi, ce mot qu’avait lancé ma sœur à retrouver sa mère après ma naissance, un mot lancé si fort après la séparation d’avec celle qui l’aimait plus que tout au monde – juste le temps de l’accouchement -, maman, et qui était rentrée avec un bébé dans les bras
merci Anne
Ton commentaire me touche, il prolonge le texte énumération. Merci, Françoise, d’y joindre un peu de toi.
Anne merci pour ce magnifique texte inspiré pour moi et inspirant on y retrouve tes histoires et les nôtres… j’ai appelé mais elle n’est jamais venue. Joliment dit. Merci encore Anne
Merci, chère Raymonde, pour ton commentaire et un peu de Joe Dassin. Ou encore, Aline, pour qu’elle revienne. lol. Merci tant de me suivre.
Merci de ton passage, Piero et aussi pour l’ange…