Daniel Bourrion – Le pays dont tu as marché la terre aux éditions Héloïse d’Ormesson
Une écriture de la mémoire et de la fidélité
Dans Le pays dont tu as marché la terre, Daniel Bourrion écrit pour sauver de l’oubli un ami et une terre. Une prose sensible, pudique, d’une beauté rare, qui parle à la fois de la disparition et de ce qui demeure.
Le livre se construit autour du souvenir d’un ami d’enfance disparu.
Daniel Bourrion le compose de fragments, d’instants de la vie ordinaire qui semblent insignifiants — un geste, un regard, une voix — pour rendre présent ce qui paraît perdu.
À mesure que le souvenir se déploie, c’est tout un territoire intérieur qui ressurgit — celui des jours partagés, des chemins de poussière, des silences habités.
C’est à partir d’une terre, celle des origines — de celles qui ne me sont pas familières mais qu’il donne si bien à sentir, à appréhender — qu’il travaille son texte, relève et déploie le peu qui reste de l’ami dans sa mémoire.
C’est dans ce paysage rural et intime qu’il parle d’amitié, de silence et de ce qui demeure après l’effacement.
À la fin du roman, il dévoile son intention et avoue :
« Depuis les premières pages, je ne comprends pas pourquoi j’ai entrepris d’esquisser ce que j’en porte. Parfois, on ne sait ce qui nous tient lieu de racines. Cela n’importe pas. Seul le résultat m’importe, la dernière ligne, qu’on oppose à nos ennemis, et l’un d’entre eux, l’oubli. »
Le rythme de lecture est celui de la respiration : parfois haletant, parfois ralenti, comme si chaque souvenir requérait un temps pour exister.
Mais il y a aussi quelque chose d’hypnotique dans cette écriture-là, d’une langue très particulière et très belle.
Tout un roman pour résister à l’effacement, comme une promesse tenue.
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