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#33 Les Floridées (première partie)

Le nom qu’on leur a donné… Résidences secondaires de la Manche

Il y avait « idées » dans « Floridées » et Floride aussi. Son rêve. La Floride, la chaleur, les États-Unis. Un rêve en grand qu’elle n’avait pu lui faire partager. François avait peur de l’avion. Une sorte d’algue rouge, voilà ce que c’était en vérité. Une algue marine, ballotée, à peine enracinée, un jeu d’enfant de l’emmener, elle échouée sur la plage, un sort qu’elles partageraient toutes, avec pour seule distinction, l’endroit.

Parce que s’enraciner ici, c’était son idée à lui. Mais elle, pareille à l’algue, mal enracinée, avec la tête loin des pieds avec ses rêves éveillés, ses lectures folles, ses envies d’ailleurs ou de ce qu’elle en imaginait. Et depuis qu’il s’était installé pas très loin, l’Américain, cela l’avait reprise de plus belle. Le mystère qu’il éveillait à force de se taire sur son passé, ses absences répétées et jamais personne pour préciser où il était parti, et lui au retour faisant silence, se levant et quittant l’endroit si on essayait de l’interroger, à peine poli, lui si affable avec tous, l’aura que cela lui donnait, tout ce qu’on en racontait. Elle la voyait, sa villa à Beverley Hills, avec des balcons à petites colonnes trapues et des baies vitrées sur tous les côtés, parce que la Floride, on se l’imagine comme la Californie, quand on n’y est jamais allés, un lieu de soleil pour personnes âgées riches, très riches. Elle n’a pas l’âge de toute façon. Elle est trop jeune. Un jour elle l’aura. Mais toujours emprisonnée dans le sable… Peut-être qu’il suffirait de pas grand-chose… Floridée, une algue rouge.

Audio : écouter plutôt que lire…

Les Floridées 1 – Voix Anne Dejardin

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Mon intention :

Pour continuer mon travail Le nom qu’on leur a donné… Résidences secondaires d’une station balnéaire de la Manche.

Une photo par jour, c’était sur ma page La vie en face ne vous déplaise | Facebook. J’avais volontairement laissé hors champ la villa. Parce que, avais-je écrit, « à regarder seulement la photo du nom de baptême, c’était comme regarder par le trou de la serrure et depuis ne rien voir, inventer, on pouvait ». C’est donc ce que je fais ici : pour chaque nom un bout de leur histoire dévoilé.

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