Le coin lecture
Pas d’équerre de Judith Wiart,
2023, éditions Louise Bottu
Il est impératif que je parle de ce livre. Merci François Bon.
Voici le passage qui m’a convaincue de l’acheter, oui, il me le fallait, je voulais pouvoir relire à loisir ce que cette auteure, professeure en lycée pro, expliquait à un de ses élèves à propos de l’écriture. Elle l’appelle Driss, dans le livre. Driss dit : » Je peux pas écrire. J’ai pas d’inspiration. »
Il y a tout dans ce livre, il est émouvant, drôle, militant, oui, militant sans contenir le moindre discours de revendication. Il parle écriture et poésie. Il nous parle à tous, même si l’auteur a dédié ce livre aux élèves de lycée professionnel.
« Madame, c’est quoi vos critères pour dire qu’un texte est bon ? Je sais pas, un poème, un livre par exemple ?
– Bon pour « moi » ?
– Oui.
– Il n’y en a qu’un : c’est quand il arrive jusqu’à moi. […]
Alors ce texte est bon, ce livre est bon. Je le recommande à tous celles et ceux qui écrivent. A toutes celles et ceux qui pensent encore que l’éducation vaut mieux que l’ignorance. Merci aux éditions Louise Bottu de l’avoir édité et d’avoir donné une si belle forme à une si belle écriture.
tellement nécessaire de soutenir les livres et les gens qu’on aime…
En te lisant sur Tierslivre et ton beau texte avec ce qui entre dans la chair, le livre que tu emmènes même au jardin, je n’arrêtais pas de penser à ce livre Pas d’équerre, que j’avais retrouvé, non pas impeccable comme il était malgré ma lecture, comme neuf, mais mordillé au coin inférieur gauche. Mon chien qui ne fait jamais cela, l’avait mâchouillé de ses grandes dents de loup. Pas beaucoup du tout, quelques petits points d’enfoncement, mais comme je le manipulais avec amour et reconnaissance, j’ai de suite remarqué ce sacrilège. Mais bien sûr celui-là plus que d’autres livres portait mon odeur, le contact répété de mes mains. Alors te lire, m’a fait penser à lui. Merci de ta présence ici.
Je manque de temps pour te lire et t’écrire, mais ce n’est pas nouveau. C’est pareil pour les autres personnes à qui je voudrais m’adresser plus souvent. Mais je deviens de plus en plus lente et sélective, c’est un manque d’énergie que l’âge oblige à la parcimonie, le corps ahane et l’esprit joue les filles de l’air , entre les deux j’essaie de lire et d’écrire moins et mieux… Je laisse couler ou ne pas… aussi. Je suis contente de ta lecture de Judith Wiart qui est une lyonnaise d’adoption que je connais depuis plusieurs années. Nous nous faisons signe de temps en temps et nous apprécions. J’aime sa façon d’appréhender sa vie de prof dans les fil des jours avec sa plume alerte et tendre. Elle prélève donc directement la matière de ses livres mais elle reste pudique sur les questions plus personnelles. La rencontrer permet de réajuster son image de grande adolescente un peu moqueuse mais plutôt réservée et timide. Ses modèles féminins comme Jane Birkin ou Françoise Hardy l’accompagnent et entretiennent son regard décalé sur la féminité et la partition homme/femme. Elle en a encore sous le pied dans ce registre… C’est en partie à cause de cela qu’elle comprend si bien l’adolescence et sait lui parler à hauteur de portable et de casquette.
Merci, chère Marie-Thérèse, de ce long commentaire qui nous livre un peu de Judith Wiart en chair et en os, si on peut dire. 🙂 Tu as la chance de côtoyer ces autrices et ces auteurs. Je te trouve tant d’énergie au contraire et toujours ta présence précieuse aux zooms… Bref, merci.