#25 Dans le vent (2ème partie)

Le nom qu’on leur a donné… Résidences secondaires (suite).

Quand je passe devant cette plaque, « Dans le vent », je pense toujours à cette fille qu’on avait vue un été, avec le type de la villa…, qui se baignait seins nus, – ici avec la température de la mer, ce n’était pas courant, – et, seins nus, se collait à lui, devant tous les autres de la famille, les plus âgés assis dans des transats en alu qu’on portait pour eux, il faut dire qu’ils n’avaient pas bien loin à aller, juste en bas de chez eux la plage, il y en a qui ont de la chance, je m’arrangeais pour m’installer pas très loin, c’était une occupation de les regarder du coin de l’œil, pendant que les enfants construisaient des châteaux ou des îlots, avec les plus petits accroupis des heures dans les mini piscines que les adultes leur avaient aménagées, l’air du type à la peau si blanche qu’on se demandait si elle avait déjà vu le soleil avant ce jour-là, mais le plus souvent gardant sa chemise et son bermuda, les manches soigneusement repliées jusqu’au coude et c’est tout ce que sa tenue vestimentaire semblait consentir aux circonstances, à la plage, à l’été, et elle ne tenant pas en place, se baignant plusieurs fois de suite, discutant avec le jeune gars qui surveillait, remontant vers le sable sec, courant jusque là où l’homme était resté avec tous les autres de la tribu assis en cercle à proximité du mur de la digue comme y cherchant une illusoire protection, ses seins nus s’agitant jusqu’à se coller à son torse à lui et les traces d’eau salée qu’ils y dessineraient comme lui laissant quelque chose d’elle alors que déjà elle repartait, se baigner ou jouer parfois même avec les enfants, les aidant avec leur grande pelle ou riant avec eux lors des courses d’os de seiche. Une fille dans le vent. Emmenée par lui, lorsqu’il avait tourné au changement de lune. Jamais revue.

Audio : écouter, plutôt que lire…

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Mon intention :

Une photo par jour, c’était sur ma page La vie en face ne vous déplaise | Facebook. J’avais volontairement laissé hors champ la villa. Parce que, avais-je écrit, « à regarder seulement la photo du nom de baptême, c’était comme regarder par le trou de la serrure et depuis ne rien voir, inventer, on pouvait ». C’est donc ce que je fais ici : pour chaque nom un bout de leur histoire dévoilé.