#23 Chez Bruno
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#23 Chez Bruno

Elle guidait son voyage à lui, c’est ce qu’il imaginait. Il rêvait qu’elle lui raconte le sien. Qu’elle réponde à ses questions. Ils se seraient attablés chez Bruno. Il faudrait attendre avril ou mai pour qu’il ouvre la terrasse. Rouge des tables, des chaises, des parasols sur le bitume noir. Ils auraient choisi la meilleure place, celle qui est abritée du vent par la guérite en bois et par la vitre, dans le coin à gauche de l’entrée. Et dans ce face à face pesant pour deux personnes qui se connaissent à peine, la vue sur la mer à 180° pour les yeux s’échapper si nécessaire. Tout à côté le mouvement des vans qui amènent les trotteurs sur la plage, le bruit des sabots amplifié par les parois métalliques, les grooms qui les attèlent, les harnachent. Ils auraient commandé une bière